La voix
Dans notre précédente session de la série Tek Nik Logic, nous affirmions d’un air bravache :
« Le premier instrument jamais utilisé par l’humanité fut sans doute une percussion. Et il restera peut-être le dernier. »
En vrai, on pipeautait.
Et quand on écrivait :
« Du fin fond de la vie fœtale où la systole commence à pulser, où les valves cardiaques claquent, les flux et reflux des fluides du monde donnent la cadence. »
En vrai, on se la jouait.
En vrai, le premier instrument de l’humanité, c’est la voix. Mélodie associée au souffle de vie, le chant accompagne d’innombrables religions, mélopées monacales, transe chamanique, chœur de cathédrale ou de gospel, appel du muezzin, ohm indou...C’est peut-être même - si l’on fait exception du chant des baleines, de celui des piafs, des loups qui chantent la lune, des cigales qui prennent la tête, des cerfs en rut, des grenouilles qui ont les boules et de plein d’autres animaux qu’ont sait pas trop ce qu’ils peuvent avoir à se raconter - la voix humaine donc, c’est ce qui nous distingue du monde animal. Parce que sinon, en vrai, c’est qui le patron sur cette Terre ?
A travers le ventre maternel percent les bruits du monde d’une manière étouffée, cotonneuse, caverneuse. Le fœtus les perçoit tous. Mais il réagit davantage à la voix humaine qu’à tout autre son, parce qu’il sait, lui, qui est le patron. Et s’il entend bien entendu la voix de sa mère, qui lui parvient à la fois de l’extérieur et de l’intérieur du corps de celle-ci, comme il perçoit ses rythmes cardiaques et digestifs, il réagit aux fréquences les plus basses...comme la voix de son père. Le patron, on vous dit.
Combien de conneries les a-t-il entendu prononcer cet haricot vibrant pour que, à peine sorti de la douce chaleur du ventre maternel, il déchire les tympans de ses géniteurs, transis, abasourdis, ébaudis ? Dès notre naissance, nous découvrons ainsi que la voix est une arme redoutable ainsi qu’un moyen de séduction imparable.
Mais tout cela, ce sont les sachants qui le disent. L’Intelligence Superficielle élaborée dans le laboratoire ultra secret de Radio Pacoul a voulu en savoir plus. Elle ne sait pas encore. Alors, elle cherche à comprendre.
Comprendre pourquoi Édouard-Léon Scott de Martinville, pour le tout premier enregistrement sonore de l’histoire, décida de chanter Au Clair de La Lune en 1857 au lieu d’une tirade bien sentie du genre "Un petit son pour l’homme, du gros son pour la planète 6". Comment oiseaux, baleines, fous, chamans, poètes, ou simples usagers de la douche, tous utilisent la voix comme moyen d’expression.
Ceci est sa première session/lesson.
Voila, sinon, si vous connaissez de nouvelles recettes de mojito, utilisez notre page contact pour nous les partager. On se donne l’été pour toutes les essayer et on laisse les clefs du studio à Moustache Gracias, un vrai boss, pour mettre à sac nos bacs à disques.
En vrai, gardez l’écoute !