New-Wave
En 2025, tout le monde peut désormais composer une chanson. Du moins, un des nombreux services de musique synthétique générée par IA peut le faire pour vous. En quelques clics et prompts, vous voilà compositeur du tube de l’été, le roi de Tik-Tok, nominé aux Grammy Awards comme ce fut le cas en 2024 pour un petit malin dénommé Ghostwritter977. Pourtant, le chemin de la musique synthétique fut loin d’être un long concerto tranquille. C’est simple, au départ, personne n’y croit.
Alors que le punk domine encore la scène anglaise et le pub rock son homologue américaine, labels et presse spécialisée n’accordent que très peu d’attention aux expérimentations synthétiques menés par des types aux voix aigües nerveuses portant des costumes ridicules, de grosses lunettes et dansant comme des robots. Il faut qu’un certain Gary Numan tombe sur un Minimoog oublié dans le coin d’un studio et compose derechef le morceau "Are Friends electric ?" pour que les choses changent. Assez vite, certains producteurs comme Arthur Baker, Trevor Horn, Daniel Miller ou Richard Branson, vont avoir la présence d’esprit d’y prêter leurs oreilles.
Eurythmics, Alphaville, Bronski beat, Duran duran, Tears for fears et consorts finissent par envahir les ondes F.M ( technique de diffusion musicale pré-Radio Pacoulienne ) et revendiquent l’appartenance à une nouvelle étiquette, la New Wave, directement issue de l’industrie électronique. Les synthétiseurs ( Jupiter-6 de Roland, le Prophet-600 de Sequential Circuits, ainsi que les DX7 et DX9 de Yamaha ) sont bientôt épaulés par des ordinateurs ( Apple II puis Atari ST, Commodore 64 et IBM PC ) avant que la norme MIDI ne donne naissance à la MAO, musique assistée par ordinateur.
Malgré le rabâchage toujours actuel des hits des années 80’s, Moustache Gracias vous partage d’excellentes productions du milieu de cette décennie, qui n’ont peut être pas bénéficié de la notoriété qu’ils auraient mérités. Et bien qu’ayant quelques années de plus, on s’offre le thème de la B.O. d’ Escape from New York de John Carpenter qui, déjà réalisateur, scénariste et producteur, s’offre le luxe d’en être le compositeur... visionnaire le mec !
Faudra-t-il attendre 2065 pour que Moustache Gracias diffuse de la musique générée par IA ? La question reste entière.