Whitey On the Moon
Un jour de septembre 1970, dans un club de New-York situé en plein cœur de Harlem, quelques spectateurs écoutent un jeune étudiant en littérature de 21 ans réciter ses poèmes. L’enregistrement de l’événement marquera l’entrée dans l’histoire de la musique noire américaine de l’un de ses plus illustres représentants et donnera le coup d’envoi d’une carrière qui ne s’achèvera que 14 albums et 30 années plus tard.
Accompagné de 3 percussionnistes, le jeune Gil Scott-Heron se révèle dés les premiers vers comme un auteur à part entière. Eduqué dans le Tennessee où la ségrégation raciale était toujours en vigueur puis dans le Bronx, véritable ghetto pour les populations porto ricaines et afro américaines chassées de Manhattan par la spéculation immobilière, son style sec, franc et poétique, empruntant tout autant au spoken word des Last Poets qu’au groove de Marvin Gaye s’impose rapidement. Ses textes se rapportent aux difficultés de l‘homme de la rue, évoquant les problèmes politiques et sociaux dont lui-même souffre au quotidien.
Ainsi de Whitey On the Moon, une diatribe contre le monde des médias, possédé principalement par des Blancs, et contre l’ignorance qu’ont les classes moyennes américaines des problèmes rencontrés par les populations pauvres des centres-villes. L’homme blanc marche sur la lune mais l’homme noir ne peut se payer le médecin...
Scott-Heron apparaît sur la scène musicale au moment où Nina Simone , poursuivie par le fisc américain et fatiguée d’attendre une révolution noire qui n’arrive pas, décide de quitter les États-Unis. En quelques années, bien aidé par son camarade Brian Jackson, le gamin du Bronx se révélera le nouveau fer de lance de la lutte pour les droits civiques.
Spécial copinage : le dernier morceau de cette session est composé par le webmaster de votre radio préférée qui a choisit de rendre hommage à Gil Scott-Heron pour son premier essai. Toute proposition commerciale, surtout à partir de 6 chiffres, peut se faire via notre page contact.