La vie en noir
Début 1992, les télévisions du monde entier diffusent le clip « Remember the time », 4ém extrait de l’album « Dangerous » signé Michael Jackson. On y voit Iman, l’une des plus célèbres top-models des années 80, endosser le rôle d’une reine d’Égypte, s’ennuyant ferme sur son trône. Un jongleur puis un cracheur de feu n’y changeront rien. Il faudra les déhanchements langoureux de Michael Jackson pour la sortir de sa torpeur.
La particularité d’Iman ? Etre l’une des premières femmes noires à devenir l’égérie de plusieurs créateurs : Halston, Gianni Versace, Calvin Klein, Issey Miyake, Donna Karan et surtout Yves Saint Laurent. A ses cotés, le king de la pop, déjà complexé par sa couleur de peau fait...pâle figure.
Le noir dit-on s’oppose à toutes les couleurs, mais surtout au blanc, la plus claire de toutes. Certains estiment même, à l’instar de Léonard de Vinci, que le noir n’est pas une couleur. La culture occidentale associe principalement le noir au renoncement et au deuil tandis que les japonais décorent d’une ceinture noire les maitres du judo et du karaté. Paradoxalement, en Amérique, on désigne souvent les gens noirs par l’expression " colored people".
Qu’en pensent les musiciens et chanteurs de soul, funk et reggae ? La réponse passe par The Last Poets et Protoje via Curtis Mayfield, Nina Simone, Esther Philips...Du Nil à l’Hudson River, les Cendrillons noires n’ont pas finit de faire parler d’elles.