Les percus
Il tape sur des bambous et ça lui va bien. Il tape sur une peau de bête et ça lui va pas mal non plus. Il défonce une cloche et il est au top. L’homme aime taper. Pour le geste qui libère, pour la vibration, pour le son qu’il produit.
Du fin fond de la vie fœtale où la systole commence à pulser, où les valves cardiaques claquent, les flux et reflux des fluides du monde donnent la cadence. Les percussions sont présentes dans tous les recoins de la planète, se modifiant tant en fonction de la façon dont les musiciens les apprivoisent, que des avancées technologiques. Dans le monde occidental, elles sont longtemps restées aux mains des fêtes populaires et fanfares militaires avant que Lully, Haydn et Beethoven les introduisent peu à peu aux oreilles de la noblesse.
Mais c’est au XXém siècle seulement que la batterie associe les tambours militaires et les rythmiques africaines dans le creuset de la Nouvelle Orléans. Le jazz s’en empare. Le rock, fidèle à sa tradition, suivra. La révolution viendra du hip-hop en proposant aux danseurs de s’exprimer sur des breaks de batterie samplés et mis en boucle, au point de donner naissance à la "break dance". Enfin, les machines viendront amplifier la puissance, remplacer la transe du rythme par celle des décibels, algorithmer des résonnances et des pulsations extraterrestres.
Le premier instrument jamais utilisé par l’humanité fut sans doute une percussion. Et il restera peut-être le dernier. Une session bavarde certes mais percussive.
Action.