D’une crise à l’autre
On est partis en vacances alors que le tocsin sonnait pour défendre Saint Pouvoir d’Achat. On rentre en écoutant les communiqués des "conseils de défense" établis pour éteindre la crise de l’énergie. Des gilets jaunes à l’Ukraine en passant par le Covid et les pénuries de gaz, d’une crise à l’autre, le pouvoir politique semble avoir déclaré un état de guerre permanent. Comme une fête qui ne semble jamais finir.
Fête car un état de guerre est un état d’exception. Il autorise et excuse tout et tout doit porter l’effort de guerre. La nation toute entière se rassemble, la fleur au fusil, derrière son chef, l’homme à poigne que chérissent tant les peuples latins. Il peut même se permettre, ce chef, de reprendre l’acronyme CNR qui servit jadis au Grand Charles pour démontrer à ses amis/ennemis américains que le patron des français libres, c’était lui. Faut croire que ça coulait pas de source.
En temps de guerre, on peut jouer sur l’enchainement des événements pour moduler son discours. Il y a peu, E.Macron supprimait taxe d’habitation et redevance audiovisuelle. Les pertes pour les services publics concernés seront compensés par la TVA. C’est-à-dire que l’on compte sur la consommation pour assurer la dépense publique, une tendance déjà amorcée depuis plusieurs années et renforcée de manière spectaculaire sous ses ordres. Mais de retour de vacances, il déclare la fin de l’abondance et demande à tous...de consommer moins.
Il y a peu de temps encore, le nucléaire était roi. On ne jurait que par lui. Mais maintenant que la plus grosse centrale européenne se trouve sous les bombes, le président français semble se rappeler que d’autres sources d’énergies sont possibles. Le vent, l’eau, le soleil n’entrainent pas de radiations même si un despote quelconque décidait de s’y attaquer. La guerre c’est fou.
Car alors que moins de la moitié des centrales nucléaires en France se trouvent en état de fonctionner, cette industrie dévoile son immense imposture. Non, elle ne permet pas de générer une énergie permanente. Et non, elle n’assure aucune indépendance énergétique. C’est sur l’Allemagne et ses centrales au gaz que compte la France cet hiver pour assurer son approvisionnement. Il n’y a pas d’énergie magique.
Une seule chose semble certaine. Nos étés seront de plus en plus chauds et secs rendant le nucléaire encore plus obsolète s’il le fallait, lui qui nécessite de gigantesques quantités d’eau fraiche pour garder sous contrôle ses réacteurs Pourtant, le rachat de la société en faillite EDF est acté, et ce afin de couvrir ses investissements...dans le nucléaire.
De quoi organiser de grosses teufs dans un futur proche.