Comme un reste estival
Alors que l’automne frappe à nos portes, El Rozé nous propose le 3ém épisode de sa série " Musique et environnement ".
Commençons d’abord par prolonger la saison sèche avec Haydn et un extrait des Saisons, celui consacré à l’été. Il s’agit d’une œuvre compliquée pour le compositeur autrichien qui incarne avec Mozart et Beethoven la « trinité classique viennoise ». Au début du XVIIIém siècle, l’époque de sa composition, Haydn est déjà auréolé d’une gloire internationale, notamment grâce à La Création, oratorio tiré d’un livret de Gottfried van Swieten. C’est ce même Van Swieten qui lui écrit Les Saisons, transcription d’un poème de James Thomson. Mais Haydn est peu satisfait du livret. Alors qu’il ne lui reste que quelques années à vivre, 2 d’entre elles lui seront nécessaire pour donner à l’œuvre l’identité musicale qui lui convient.
Au cours de sa carrière, Haydn aura eu comme jeune élève un certain Ludwig Von Beethoven. Déjà vieillissant, le maitre manquera de patience face à la fougue de cette jeunesse et l’expérience tourna court ce qui n’entravera en rien la destinée du petit Ludwig. Tant et si bien que lorsque celui-ci produira son Fidelio, premier (et unique) opéra de Beethoven, le compositeur allemand Weber en restera soufflé. Inspiré par tant de prouesse lyrique, Weber compose ce qui deviendra le symbole de l’opéra romantique allemand : Der Freischütz. Il lui donne l’occasion de retranscrire en musique une scène automnale de chasse plus vraie que nature, sur fond d’intrigue amoureuse.
Sautons ensuite au dessus de quelques décennies et nous voilà à la fin du XVIIIém siècle auprès de Gustav Mahler, chef d’orchestre de 28 ans, à Leipzig. Il y compose un "poème symphonique en deux parties et cinq mouvements" dont il est très fier mais qu’il ne parvient à jouer nulle part. Qu’à cela ne tienne. Il déménage alors à Budapest et après avoir remporté un succès considérable en donnant L’Or du Rhin et La Walkyrie, il présente son poème, en réalité sa première symphonie. Rejet unanime du public, qui lui conseille de continuer à tenir une baguette plutôt que de prétendre à composer.
10 ans plus tard, à force de réécriture et d’évangélisation du public, La Symphonie N°1 de Weber, tentative moderne de retranscrire l’ambiance sonore de la nature, connaitra enfin le succès.