Un plébiscite national
“No son 30 pesos, ¡son 30 años !” 18 octobre 2019 – décembre 2019
Pour terminer cette série sur les liens entre mouvements sociaux et musique au Chili, rien ne vaut la track list préparée par El Rozé. Elle regroupe les sonorités entendues dans les rues chiliennes à la fin de l’année 2019 lors de manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre. Elles racontent un bilan tragique : 27 personnes tuées, 2500 blessées dont 1400 par armes à feu, 220 personnes souffrant de lésions oculaires graves, souvent causées par des tirs de chevrotines par la police.
Le 25 octobre 2020, les chiliens se sont prononcés sur un changement de Constitution, remplaçant celle adoptée en 1980 sous le régime de Pinochet, ainsi que sur la nature de l’organe à laquelle ils souhaitent confier le pouvoir constituant chargé de sa rédaction.
Le scrutin, qui se tient six mois après la date initialement prévue en raison de la pandémie de Covid-19, voit la proposition de rédaction d’une nouvelle constitution approuvée à une large majorité de près de 79 % des suffrages. L’option d’une assemblée constituante intégralement élue est quant à elle choisie à une majorité similaire, et devrait être mise en œuvre lors d’élections constituantes organisées le 11 avril 2021. A moins qu’un virus ne serve de prétexte à reculer l’échéance ?
1. El baile de los que sobran (Los Prisioneros, 1986), concert « Nada es para siempre » en hommage au chanteur de Los Prisioneros Jorge González (victime d’un AVC quelques mois plutôt), lui même présent sur la scène. Chants de rue pendant les manifestations du 25 octobre, Alameda de Santiago.
2. « Estamos en guerra », extrait d’une déclaration du président du Chili Sebastian Piñera le 21 octobre, au 3e jour du début des manifestations.
3. Ana Tijoux - #CACEROLAZO* (composée en soutien aux manifestants, 28 octobre)
4. Témoignage de l’eurodéputée Idoia Villanueva sur la gravité des violations des droits de l’homme constatés pendant les dix premiers jours des mouvements protestataires au Chili (teleSURtv)
5. El Derecho de Vivir en Paz (Victor Jara, 1971), interprété par un collectif d’artistes chiliens et publié sur les réseaux par la Fundación Victor Jara en soutien aux manifestants, 27 octobre.
Chants de rue pendant les manifestations le 27 octobre, Plaza de Sacramentinos, Santiago.
6. La Carta (Violeta Parra, 1969), interprété par Mon Laferte et Pascual Ilabaca le 1er novembre, Valparaíso.
7. Collectif Las Tesis, Un violador en tu camino, performance de rue, 25 novembre, Santiago.
Cette performance a eu lieu la première fois à Valparaíso, où est basé le collectif, le 20 novembre. Elle a depuis fait le tour du monde et est devenue le cri de ralliement des personnes engagées contre les violences sexistes.
8. Reportage “Más de 200 jóvenes lesionados en los ojos por balas de goma”, plus de 200 jeunes éborgnés par les balles en caoutchouc (teleSURtv, 10 novembre). Un documentaire proposé par le New York Times (en anglais et espagnol) : Chilean Police Are Blinding Protesters : We Spoke to the Injured | The Dispatch
9. Regalé mis Ojos (Nano Stern), composée pour Gustavo Gatica ayant perdu la vue suite aux blessures occasionnées par des balles en caoutchouc aux deux yeux.
10. El Pueblo Unido Jamas sera Vencido (Sergio Ortega, 1975), interprété par Inti Illimani au 57e jour des manifestations (13 décembre 2019), Plaza de la Dignidad, Santiago. Témoignage de l’eurodéputé Miguel Urban sur la gravité des violations des droits de l’homme constatés pendant les dix premiers jours des mouvements protestataires au Chili (teleSURtv)