Calmos avant la tempête
En 1976, Bertrand Blier mettait en scène dans son film Calmos un monde où les femmes formaient des bataillons en tenue kaki pour chasser des hommes en perte de libido. Une fois capturés, ceux-ci passaient bien évidement à la casserole, jusqu’à l’épuisement. Mal reçu par la critique et le public à sa sortie, ce film devenu culte sera-t-il un jour perçu comme prémonitoire ? En attendant la réponse, qu’on se le dise, la femme du XXIém siècle se rebiffe et distribue des bourre-pifs. Doit-on s’attendre au pire ?
Ce n’est pas un hasard si les Rencontres Nationale des Femmes en Argentine se tenait en 2016 à Rosario, ville natale de Che Guevarra. Car c’est bien une véritable révolution qu’appellent de leurs vœux ces dizaines de milliers de « brujas que no pudiste quemar » ( les sorcières que vous n’avez pas pu brûler ) en réaction aux lois liberticides en vigueur dans le pays, en premier chef l’interdiction de l’avortement, cause de 30000 hospitalisations par an et d’un nombre indéfini de décès en raison d’avortements sauvages. L’un des slogans évite toute équivoque : « Si vous en touchez une, nous nous organiserons par milliers ».
Après des millénaires à subir la domination masculine, la conquête du pouvoir par les femmes se traduira à court où moyen terme par une revanche qui s’annonce bien plus sanglante que les menstruations qui leur valent encore d’être ostracisées dans nombre de cultures. Quel sera le sort réservé aux hommes et à cette anomalie de la nature, les testicules, un organe tellement idiot que l’on ne sait toujours pas avec certitude pourquoi il se trouve à l’extérieur du corps, lorsque le matriarcat sera la norme ?
Quand la colère féminine viendra à bout des patrons violeurs, des maris violents, des religieux moyenâgeux, des gouvernants incompétents, et de leur propre capacité à comparer leur cul à celui de la fille devant elles pour savoir lequel ressemble le plus à celui de Beyoncé, alors ce qui restera de l’espèce mâle aura du mouron à se faire.
Avec cette seconde session signée El Rozé sur les femmes engagées, où l’on écoute entre autres la compagnie Jolie Môme, la rappeuse Casey, la chanteuse iranienne Gissoo Shakeri, et la costaricaine Chavela Vargas, Radio Pacoul confirme sa décision, prise depuis le tout début, de se ranger du coté des futures vainqueures. Plus par crainte de voir nos attributs masculins, aussi cons soient-ils, brandis au bout d’une baïonnette que par véritable conviction. diront les mauvais langues. Mais celles-là feraient bien de s’économiser. Elles risquent d’être bientôt mises à contribution et "pas pour faire un discours".