La Planète Six

Chris Blackwell 2/2

L’Angleterre

Si Island Records est aujourd’hui l’une des nombreuses marques parmi d’autres appartenant au géant du divertissement Universal, lui-même contrôlé par le conglomérat Vivandi, elle fut un temps l’un des labels indépendants les plus prolifiques de l’histoire de la musique. Une réussite exceptionnelle, l’œuvre d’un seul homme.

Dans le premier volet consacré à Chris Blackwell, Mc DvD passait en revue ses productions jamaïcaines dont nombre d’entre elles sont aujourd’hui considérées comme cultissimes : Burning Spear, Black Uhuru, Third World, Toots and the Maytals, Bob Marley and the Wailers...tous ces gens qui ont offert au reggae ses plus belles heures de gloire sont passés entre les mains du producteur.

Mais ce n’est pas tout et loin s’en faut. On l’a dit, l’homme est de double culture, jamaïcaine et anglaise. Et c’est à Londres qu’il choisit d’installer les bureaux de son label, Island. Car bien que fan de reggae, Blackwell reste un pop-rock addict.

Et là aussi, son flair lui permet de reconnaitre avant bien d’autres les artistes qui deviendront les stars de demain. C’est bien simple, la liste de ses signatures pourrait servir d’inventaire quasi exhaustif de tout ce que la scène anglaise aura produit dans les années 60, 70 et 80 : The Spencer Davis Group, Cat Stevens, Nick Drake, Emerson, Lake and Palmer, Roxy Music, Tom Waits, Grace Jones, U2, The Cranberries...et ce ne sont que les plus connus ! Insatiable, l’homme s’intéresse également aux musiques du monde : Salif Keita, Baaba Maal, Angélique Kidjo, King Sunny Adé, Positive Black Soul comptent parmi les artistes produits par Mango, une division d’Islands Records.

Quand en 1997, Chris Blackwell quitte définitivement sa compagnie après avoir revendu ses parts à Polygram quelques années plus tôt, ce sont près de 40 ans de l’industrie du disque qui tournent une page. Et pas des moindres. Une deuxième session était donc nécessaire pour couvrir la carrière exceptionnelle de celui que Bono, leader de U2, n’hésite pas à qualifier de vampire. Comprenne qui pourra.