Les 60’s
De l’élection de Kennedy à celle de Nixon, en passant par l’assassinat du premier et de Martin Luther King, de la promulgation des Civils Rights Act par Johnson et de l’enlisement croissant des GI’s au Vietnam, de la banalisation de l’électro-ménager et de la voiture dans les foyers, voilà une décennie riche en événements qui donneront un nouveau visage à l’Amérique, se posant en gendarme du "Monde libre" à travers sa confrontation avec l’URSS et sa gestion violente de la vie politique.
Et pendant que des Elvis Presley, Bob Dylan, Rolling Stones et autres Johnny Cash s’accaparent le public blanc, le label Motown résume a lui tout seul l’émergence d’une scène noire capable de transcender le besoin d’’aspiration à un monde débarrassé de ses frontières raciales tout en expurgeant par la danse les frustrations sociales. Le chanteur Smokey Robinson, présent dès les débuts de l’aventure aux cotés de son fondateur Berry Gordy, déclarera plus tard :
"Quand je venais dans le Sud au début de Motown, les publics étaient séparés, blancs d’un coté, noirs de l’autre. Puis ils ont commencé à découvrir la musique Motown et peu à peu le public devenait mélangé. Les jeunes dansaient ensemble et se tenaient la main."
Durant cette première décennie de son histoire, Motown hissa pas moins de 79 albums dans le top-10, révélant des artistes tels que Diana Ross & the Supremes, the Four Tops, the Jackson 5, Stevie Wonder, Marvin Gaye, the Marvelettes, the Miracles...Son influence s’étendit à travers le monde, en particulier en Europe et même en Jamaïque où le morceau de Harvey Fuqua Any Way You Wanta semble être le précurseur du rocksteady Madness par Prince Buster.
D’un autre coté, des artistes comme Otis Redding ou Sam & Dave entretiennent la flamme de la soul tandis que James Brown ou The Meters posent les bases du funk, un genre qui explosera la décennie suivante.