La Planète Six

Dvorak

Vienna Sausage

Il n’est pas si courant d’associer garçon boucher et romantisme ou encore école buissonnière et succès planétaire. C’est pourtant ce qu’il convient de faire lorsque l’on parle du compositeur tchèque Antonin Dvorak.

S’ennuyant ferme sur les bancs de l’école, celui-ci la quitte dés l’age de 11 ans pour apprendre aux coté de son père les métiers de boucher et d’aubergiste. Il aurait pu ainsi passer toute sa vie à découper des kilométres de saucisses tout en servant des hectolitres de bières si son paternel n’avait repéré chez lui de sérieuses compétences musicales, au point de l’envoyer chez son oncle prendre des cours d’Allemand. Car au XIXé siècle, ce n’est pas encore la langue de Beyonce qui vous permet de rejoindre les sommets des hits-parades mais bien celle de Wagner et de Beethoven.

Assez vite, l’ainé d’une famille de 14 enfants apprend à jouer du violon, de l’orgue et du piano. Jeune adulte, il prend une coloc à Prague avec 4 autres copains et commence à son tour à donner des cours de musique avant de composer ses premières œuvres, aussitôt qualifiées d’"injouables" par l’opéra auquel il les soumet. Il réussit néanmoins à décrocher un job d’organiste dans l’église du quartier. Ca n’a l’air de rien mais aujourd’hui ça reviendrait à être DJ résident d’une boite de nuit parisienne. Forcément, les filles lui font des yeux doux et pour éviter de se perdre, il décide très vite de se marier.

Toujours inconnu du public, il part à Viennes pour participer à la "Nouvelle Star" de l’époque dont Brahms, l’équivalent alors de Joey Starr, préside le jury, en soumettant pas moins de 15 œuvres dont 2 symphonies. Brahms lui ouvre de suite les portes des maisons de disques. Dés lors, tout s’enchaine. Décontracté de la ficelle, il démissionne pour se consacrer uniquement à l’écriture. Bientôt, l’Europe puis le monde se lève pour l’applaudir. C’est aux États-Unis qu’il découvre la musique afro-américaine et qu’il compose sa Symphonie du Nouveau Monde que pillera bien plus tard un certain Serge Gainsbourg pour son morceau Initals B.B.

L’œuvre proposée ici par El Rozé est un concerto pour quintette à cordes composé en 1875, l’année où il se présenta au radio crochet. Sans doute un hommage à ses années de bohème passées en coloc.

String Quintet en Sol majeur, op.77. A.Dvorak
Pour 2 Violions, Alto, Violoncelle & Contrebasse
Stamitz Quartet
Bayer Records (BR 100184), 1993